| Chantal Billaud

Aujourd’hui, (presque) tout s’achète très vite sur Internet, et débarque tout aussi vite sur le pas de sa porte. Les produits sont désormais accessibles en un clic de souris, et les commerçants peuvent aisément ouvrir une boutique en ligne et proposer leur marchandise au public du monde entier.

L’intérêt des portails commerciaux n’a pas échappé aux escrocs. Ils créent de belles vitrines professionnelles derrière lesquelles se cachent de vrais pros de l’arnaque. Internet leur sert à appâter les consommateurs de tout pays, à trouver des proies et à effacer toute trace. Une personne qui achète un produit dans l’un de ces faux magasins en ligne et paie sa commande à l’avance est pratiquement certaine de ne jamais recevoir son article ni de revoir son argent. Et si le produit est effectivement livré, ce qui arrive parfois, il est probable que le modèle ne correspondra pas au prix payé ou sera défectueux et n’offrira en tous les cas pas la qualité promise. Avant d’en arriver là, certains critères peuvent mettre le consommateur attentif sur la piste d’un commerce frauduleux.

Quelle impression donne le site Internet ?

  • Les noms de domaine et l’orthographe. Ces deux critères permettent de vérifier le sérieux d’une boutique en ligne. La présence de fautes d’orthographe et d’expressions saugrenues en grand nombre indique que le texte a été généré par un système de traduction automatique. A présentation négligente vendeur négligent. Une société sérieuse veillera en effet à ce que les textes publiés sur son site soient de bonne qualité.
  • Le label. Vérifiez si le magasin en ligne concerné porte le label de qualité de Trusted Shops. Contrôlez également sur ces deux portails si le magasin en ligne a obtenu le label qualité à bon droit ou si l’utilisation du label figurant sur le site est abusive.

S’agit-il d’une offre réaliste ?

  • Prenez le temps de vérifier si l’offre exceptionnelle l’est vraiment. Renseignez-vous sur le vendeur et sur les éventuels frais supplémentaires, comme les frais de douane ou la TVA. Même si Internet propose des offres intéressantes, aucun distributeur ne fournit sa marchandise gratuitement. La bonne affaire porte-t-elle sur un article original ou s’agit-il d’une contrefaçon ? Si le magasin en ligne vend effectivement des contrefaçons, signalez-le aux services compétents.
  • Ne vous portez pas acquéreur de produits présentés comme « copie », « réplique », « dans le style de », etc. Il faut aussi se méfier d’un vendeur qui dira ne pas pouvoir garantir l’authenticité du produit. Il s’agit certainement de contrefaçons, punissables dans certains cas pour l’acheteur.
  • Observez les photos de l’objet d’un œil critique. Si toutes les photos de l’objet sont floues, il y a fort à parier que le vendeur veut dissimuler sa mauvaise qualité. Les vendeurs pas sérieux copient souvent du matériel photo de l’original sans autorisation du fabricant pour donner à sa boutique virtuelle une impression d’authenticité.

Comment se comporte le vendeur ?

  • Lorsque vous avez affaire à un vendeur inconnu, méfiez-vous si le paiement anticipé est la seule possibilité de paiement. En procédant ainsi vous payez la marchandise avant de l’avoir reçue. Les distributeurs sérieux offrent toujours différentes modalités de paiement, comme le paiement par facture, le paiement à la livraison, ou encore le règlement par carte de crédit ou par PayPal.
  • Le magasin en ligne indique-t-il l’adresse de contact du vendeur ? En Suisse, les vendeurs actifs dans le commerce électronique sont tenus en vertu de l’art. 3, al. 1, let. s LCD d’indiquer de manière claire et complète leur identité et leur adresse de contact. L’absence de mentions légales comportant l’adresse, l’adresse électronique et le numéro de téléphone du vendeur sur un site Internet est un indice que le magasin en ligne est fallacieux. Si le vendeur travaille avec l’adresse électronique d’un fournisseur gratuit, son sérieux doit être mis en doute.
  • Consultez les forums en ligne. Les acheteurs dupés parlent souvent de leurs expériences dans les forums et mettent en garde contre les vendeurs pas sérieux. Lire les évaluations ou les commentaires négatifs ou neutres sur un vendeur permet souvent de conclure sans hésiter à une pratique illégale.
  • Regardez où le magasin en ligne est enregistré. Lancer une recherche Whois (sur www.whois.com, p. ex.) permet de voir si le vendeur a une adresse agréée et si celle-ci correspond bien aux mentions légales. Méfiez-vous de toute adresse exotique ou anonymisée.

Plus d’informations

  • Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) fournit des renseignement détaillés sur les achats en ligne et publie régulièrement des mises en garde et des communiqués de presse sur les (nouveaux) procédés utilisés en Suisse par les escrocs.
  • L’association Stop à la Piraterie informe de manière détaillée sur les contrefaçons et la piraterie et sur les moyens de les combattre.
  • L’Office de médiation E-Commerce du Schweizerisches Konsumentenforum vous aide gratuitement dans vos démarches contre une entreprise, dès lors que vous n’avez pas obtenu directement gain de cause ou trouvé avec elle une solution à l’amiable («en allemand seulement»).

Catégories: Compétence médias

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