Escroqueries sur les places de marché en ligne

En lançant la campagne « Trop beau, pas vrai ?! », la Prévention Suisse de la Criminalité (PSC), en collaboration avec les places de marché en ligne de SMG Swiss Marketplace Group AG (anibis.ch, Ricardo, tutti.ch, AutoScout24, MotoScout24, Car For You, ImmoScout24, Homegate) ainsi que les corps de police cantonaux et municipaux, entend sensibiliser la population aux différentes formes d’escroquerie sur les places de marché en ligne.

  • Anibis
  • Ricardo
  • Tutti
  • AutoScout24
  • MotoScout24
  • Car for you
  • ImmoScout24
  • Homegate

Caractéristiques générales de l’escroquerie

L’escroquerie se définit juridiquement comme la volonté d’entraîner le consentement d’une autre personne par des agissements trompeurs, dans le but de se procurer un enrichissement illégitime. Elle se pratique sur Internet comme dans le monde réel. Les escrocs usent d’astuces pour inciter leurs victimes à agir de manière irréfléchie ou pour les induire délibérément en erreur. Ces dernières rapportent souvent avoir eu le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond. Il est important de prêter attention aux petites incohérences et de se fier à son instinct. Les éléments suivants pourraient être des signaux d’alarme :

Trop beau, pas vrai ?!

Remporter immédiatement la mise en répondant à une petite annonce pour un objet rare devrait inciter à se méfier. Il en va de même lorsque le prétendu partenaire en affaires propose de s’occuper de toutes les formalités, souvent compliquées. La plupart du temps, une demande d’acompte (marchandise fictive) ne tarde pas à arriver. L’article, lui, n’est jamais livré.

Trop inconnu, pas vrai ?!

Un acquéreur basé à l’étranger s’intéresse à votre offre sur la place de marché en ligne suisse ou un vendeur vous contacte de l’étranger – que ce soit pour un bien immobilier, un véhicule ou tout autre objet ? Cela n’a rien de suspect en soi, même si c’est inhabituel. Si, pour une raison ou pour une autre, la personne intéressée ne montre pas elle-même la marchandise ou le bien, ne peut ou ne veut pas venir la chercher et propose avec insistance de passer par un service de transport ou de transfert d’argent compliqué et inconnu, un signal d’alarme devrait se déclencher chez vous. Si on vous propose des modalités de transaction ou de livraison dont vous n’avez jamais entendu parler, c’est peut-être qu’elles n’existent pas (faux service de livraison).

Trop bon marché, pas vrai ?!

Des produits de luxe, très demandés, rares ou en rupture de stock, ou encore des biens immobiliers particulièrement recherchés et attrayants, sont proposés à des prix bradés. A la livraison, vous recevez des contrefaçons (faux produits de marque) ou il n’y a pas du tout de livraison ou d’appartement promis (marchandise fictive).

Trop généreux, pas vrai ?!

Si quelqu’un paie davantage que ce qui lui est demandé ou est prêt à débourser une grosse somme pour un service de livraison, c’est un indice certain de fraude (acheteur fictif).

Trop simple, pas vrai ?!

Utiliser des mots de passe simples ou reprendre le même mot de passe pour tous les comptes est très simple et très confortable. Or c’est aussi, malheureusement, faire preuve de négligence. Car ces comptes sont des proies faciles pour les escrocs (Utilisation abusive de données).

Ces éléments se retrouvent aussi dans d’autres contextes que celui du commerce de marchandises. Une annonce d’emploi sur une plateforme de petites annonces, qui promet beaucoup de liberté, peu de charge de travail et un bon salaire, sert peut-être à recruter des personnes pour pratiquer le blanchiment d’argent – ce qu’on appelle des money mules. De même, une offre d’investissement qui fait miroiter des rendements élevés est rarement sérieuse (fraude à l’investissement).

Formes d’escroquerie

Rivalisant de créativité et d’agilité, les escrocs réajustent continuellement leurs procédés. Les plus fréquents sont détaillés ci-après. A noter qu’il existe aussi toujours des formes dérivées ou des combinaisons de différents procédés.

Marchandise fictive

Les marchandises fictives sont mises en vente par des personnes prétendument sérieuses qui proposent des produits intéressants, des véhicules ou des biens immobiliers contre paiement à l’avance. Le hic : elles n’ont pas de marchandise en leur possession et il n’y aura jamais de livraison. Les procédés suivants sont typiques, et plus ou moins répandus selon la plateforme :

  • La marchandise et les véhicules fictifs sur des sites de petites annonces (tutti.ch, anibis.ch, AutoScout24, MotoScout24 und Car For You) : La marchandise et les véhicules sont proposés à des prix très attrayants. Espérant faire une bonne affaire, les personnes désireuses d’acheter – et potentielles victimes – sont mises sous pression dès la prise de contact personnel, car le temps presse et qu’il s’agit visiblement d’une offre unique. Ceux qui ne se décident pas tout de suite risquent que quelqu’un d’autre les devancent. Cette situation est délibérément voulue par les escrocs. Ils ou elles savent que peu de gens vont prendre la peine de vérifier le sérieux et la fiabilité de l’offre. Le marché une fois conclu, les acheteurs sont priés de verser l’argent à l’avance. En fin de compte, l’article ou le véhicule ne sont ni livrés ni remis, et la somme déjà versée n’est évidemment pas remboursée. Il arrive aussi que les données de la carte de crédit soient volées au passage (phishing).
  • Places de marché en ligne (Ricardo) : Des produits très demandés et chers sont proposés à un prix fixe étonnamment bas, dans le but d’écouler très rapidement la marchandise. Souvent, cette forme d’escroquerie passe par des comptes d’utilisateurs déjà existants, nouvellement créés ou utilisés de manière abusive. Après l’achat, l’acquéreur ou l’acquéreuse est poussé à payer au plus vite la marchandise, parfois sur des comptes bancaires à l’étranger, à des titulaires de comptes dont le nom ne correspond pas au compte d’utilisateur indiqué sur la place de marché. Toute récupération de l’objet sur place est exclue. Au final, l’article payé n’est jamais livré.
  • Bien immobilier fictif proposé sur les portails immobiliers (Homegate, ImmoScout24, Acheter-Louer, etc.) : ces sites font des offres à des prix imbattables. Les propriétaires communiquent de l’étranger, pour des raisons qui semblent plausibles. Ils conditionnent la visite des lieux au paiement préalable d’une caution. Or, l’appartement n’existe pas, et l’argent de la caution s’est envolé. Ce type d’escroquerie est surtout pratiqué là où la demande de logements est élevée. Les offres proposées varient : biens à louer ou à vendre, mais aussi logements de vacances, appartements à louer pour une durée limitée ou chambre en colocation. Il arrive aussi que les personnes à la recherche d’un logement atterrissent sur des sites Internet falsifiés dont l’objectif est de conférer une légitimité supplémentaire aux images truquées de la super offre.

Faux produits de marque

Le procédé est similaire à celui utilisé pour la marchandise fictive – on le trouve surtout sur les sites de petites annonces et les places de marché en ligne spécialisés dans les articles d’occasion, comme anibis.ch, tutti.ch ou Ricardo : des articles de marque sont proposés à des prix très attrayants et doivent être payés à l’avance. Or, la victime rentre en possession d’une contrefaçon. Il existe également une variante côté acquéreur : le vendeur envoie effectivement l’article de marque, mais l’acheteur frauduleux prétend ensuite n’avoir reçu qu’une copie.

Il existe différents moyens de détecter une contrefaçon : Stop Piracy

Acheteur fictif

Les vendeurs ou vendeuses devraient aussi faire preuve de précaution. En quoi consiste cette variante de l’acheteur fictif ? Un acheteur se porte acquéreur d’un produit, généralement coûteux, comme une voiture, par exemple. Il prétend résider à l’étranger et être donc dans l’impossibilité de venir voir la voiture sur place. Il se dit très intéressé et envoie au vendeur ou à la vendeuse un justificatif de paiement falsifié, souvent peu lisible, ou la confirmation de paiement sur un compte bancaire. Une fois la voiture livrée, tout contact est rompu. L’argent n’arrive jamais. Il existe une variante plus sournoise de ce procédé : l’achat fictif assorti d’une demande de paiement de la différence. L’acheteur déclare avoir trop payé et demande au vendeur de lui rembourser la différence. Au final, le prétendu premier paiement excédentaire n’a jamais été fait. Autre version du même procédé : l’escroc prétend que le versement est bloqué et qu’il sera libéré seulement à la condition que le vendeur s’acquitte de certains frais. Dans tous ces cas de figure, le vendeur perd donc à la fois sa marchandise et son argent.

Faux services de livraison et sites de petites annonces

Ayant vu une petite annonce qui l’intéresse, une personne contacte le vendeur ou la vendeuse du produit et prétexte généralement qu’elle ne peut pas venir la chercher elle-même parce qu’elle habite trop loin. Elle propose donc de faire appel à un service de livraison. Le vendeur ou la vendeuse doit s’acquitter à l’avance d’un certain montant qu’il ou elle récupérera (fraude à l’avance des frais de livraison), ou alors on lui demande de communiquer les données de sa carte de crédit au prétendu service de livraison (phishing).

  • JAMAIS les sites de petites annonces n’indiquent qu’ils travaillent officiellement avec certains services de livraison ou qu’ils coopèrent avec la Poste ou avec DHL !
  • La Poste n’effectue JAMAIS de transactions financières sur le pas de la porte !

Fraude à l’avance des frais de livraison

Les escrocs fournissent un prétexte pour demander au vendeur ou à la vendeuse de payer une avance de frais pour de prétendues taxes frappant le transport, ou pour de l’argent payé en trop. Or l’argent ne sera jamais remboursé et le prétendu acheteur n’est finalement pas intéressé. Le même procédé se retrouve dans les annonces frauduleuses pour des biens immobiliers, moyennant une caution à verser pour visiter l’objet, lequel en réalité n’existe pas.

Utilisation abusive de données

Les escrocs se servent de comptes d’utilisateur pour monter des opérations frauduleuses. Une tâche qui leur est facilitée si les mots de passe sont faibles ou qu’ils sont utilisés pour plusieurs plateformes. Même topo pour les comptes dont les données ont été interceptées par phishing. Autre astuce : créer de nouveaux comptes d’utilisateur moyennant vérification à l’aide de copies de pièces d’identité que leurs détenteurs ont remises à des inconnus, à l’avance et en toute bonne foi. Ces comptes servent à mettre en ligne des offres frauduleuses. Les escrocs agissent alors dissimulés derrière le nom d’un vendeur ou d’une vendeuse en ligne bien coté par les utilisateurs et utilisatrices de la plateforme, faisant ainsi croire qu’ils sont fiables. Pour plus d’informations sur la sécurité de vos comptes, reportez-vous ci-après à la rubrique « Comment se protéger ? ».

Situation juridique

Les formes d’escroquerie peuvent suivant les cas tomber sous le coup des articles du Code pénal ci-après :

L’escroquerie constituant un délit reconnu, elle est poursuivie d’office dès que la police en a connaissance. La plupart du temps, les faits sont commis en lien avec d’autres infractions sanctionnées par le Code pénal, comme par exemple :

Que fait la police ?

Il est difficile pour la police d’appréhender les auteurs de délits commis sur Internet, car ceux-ci peuvent faire disparaître les traces numériques de leur passage et opèrent souvent depuis l’étranger, dans des pays où aucune entraide judiciaire n’a été mise en place. Il importe néanmoins de signaler les actes ou les tentatives d’escroquerie. La police dispose de divers moyens techniques et les cyberescrocs sont loin d’avoir tous les connaissances nécessaires pour dissimuler leurs agissements.

Pour plus d’informations, reportez-vous à la rubrique « Escroquerie ».

Comment se protéger?

Pour éviter d’être victime d’escroquerie :

  • Lisez attentivement la description et les photos de la marchandise proposée, de même que la qualité du style et de l’orthographe utilisés dans le texte de l’annonce et dans la communication. Pour autant, des connaissances linguistiques irréprochables ne permettent pas de conclure à coup sûr au sérieux des intentions. Souvent aussi, les offres frauduleuses contiennent des numéros de téléphone, des adresses électroniques, des formulations peu usuelles ou résultant de la traduction automatique. Si vous remarquez que les mêmes photos sont utilisées sur différentes plateformes mais que la langue ou la localisation des vendeurs ou vendeuses divergent, signalez ces offres au service client de la place de marché correspondante.
  • Renseignez-vous auprès du fournisseur si un prix de vente est anormalement bas et demandez-lui un reçu. Conservez l’attestation d’authenticité d’un article de marque pour la présenter au besoin comme élément de preuve. Examinez tous les justificatifs en votre possession afin de voir s’ils contiennent des erreurs ou des incohérences, et plus particulièrement des détails concernant la date, les adresses, les noms et appellations, et plus généralement la présentation et le graphisme.
  • Ne vous laissez pas mettre sous pression et ne répondez pas aux sollicitations de conclure immédiatement une transaction. Ne transmettez jamais de documents personnels, par ex. des copies de pièces d’identité, à des acheteurs ou vendeurs. Prenez aussi garde quand vous en recevez sans sollicitation.
  • Scrutez le profil de votre interlocuteur, vérifiez le cas échéant les évaluations faites lors de précédentes transactions et toutes les coordonnées mises à disposition par la place de marché. Prenez garde quand les données figurant sur les reçus ne concordent pas ou que vous recevez des appels avec des numéros de téléphone divergents. En cas de suspicion, composez les numéros de téléphone indiqués sur la place de marché et observez le fil de la conversation ; cela permet de se faire une meilleure idée de son interlocuteur.
  • Demandez au fournisseur s’il est possible de venir chercher la marchandise et examinez-là sur place. Ne vous laissez pas convaincre de faire un paiement à l’avance s’il était convenu d’un paiement en espèces au moment de la réception de la marchandise sur place.
  • Ne quittez pas, si possible, le canal de communication de la place de marché en ligne en optant pour Whatsapp, le courrier électronique ou d’autres modes de communication non certifiés par la place de marché.
  • Soyez généralement sur vos gardes dès lors que les personnes intéressées sont à l’étranger, et surtout en présence de comptes bancaires étrangers ou d’appels Whatsapp passés avec des numéros de téléphone fixe.
  • Soyez particulièrement vigilants si un versement est exigé sur un compte bancaire dont le titulaire n’est pas le vendeur ou la vendeuse.
  • Vérifiez l’adresse mail de votre correspondant. Le nom peut être entièrement fictif, rien ne l’empêche. Pour vérifier l’adresse mail, passez avec le curseur sur le nom avant de cliquer sur la petite flèche qui permet d’ouvrir le champ contact. L’adresse mail affiche alors la provenance exacte du message.
  • Ne cliquez sur aucun lien sans avoir vérifié au préalable où il vous mène. Pour vérifier un lien, passez dessus avec le curseur. Vous obtenez ainsi l’adresse du site Internet sous-jacent.
  • Optez pour les types de transaction usuels proposés par les prestataires financiers reconnus.
  • N’utilisez pas le code QR Twint ou un code numérique pour verser de l’argent à des personnes que vous ne connaissez pas.
  • Ne vous fiez pas aux reçus. Envoyez les articles que l’on vous a achetés seulement quand vous avez la preuve que le versement a eu lieu sur votre compte.
  • Faites confiance à votre intuition. Si certains points sèment le doute en vous, chargez le service client d’examiner le cas ou renseignez-vous auprès de la PSC.
  • Supprimez les comptes d’utilisateur sur les plateformes que vous n’utilisez plus.
  • Choisissez des mots de passe inédits et forts, un pour chaque compte d’utilisateur. Il est recommandé de se servir d’un gestionnaire de mot de passe.
  • Vérifiez régulièrement si vos coordonnées n’ont pas été publiées lors de pertes de données externes, p. ex. : haveibeenpwned.com.
  • Attention aux offres d’emploi (annonces de tiers ou offres en réponse à votre recherche) qui proposent du travail pour d’autres plateformes.
  • Appliquez les S-U-P-E-R astuces pour votre cybersécurité.

Si vous avez été victime d’escroquerie :

  • Informez immédiatement votre banque, la banque destinataire et la place de marché en ligne.
  • Faites usage de la protection acheteurs si la place de marché en ligne en est dotée.
  • Déposez plainte auprès de la police cantonale de votre canton de domicile et emmenez toute la documentation disponible.
  • Changez le mot de passe de votre compte d’utilisateur et de votre messagerie électronique si votre compte a été utilisé frauduleusement.
  • Si vous avez été victime d’une escroquerie, contribuez à la prévention en expliquant le déroulement des faits à la police, mais aussi en le racontant autour de vous dans votre sphère privée. Sensibiliser vos connaissances et vos proches leur évitera d’être dupés à leur tour.

« Cela ne m’arrivera jamais ! » Qui craque pour les escrocs ?

Chaque jour, à la Prévention Suisse de la Criminalité, des victimes d’escroquerie nous contactent. Laissons de côté les études scientifiques, si vous le voulez bien, et partons de ce constat empirique : ces victimes ne sont de loin pas un groupe de population homogène et elles ne se caractérisent ni par leur faible intelligence, ni par leur grande naïveté. Elles ont tout de même un point commun : s’être fait surprendre dans un moment de faiblesse, et ces deux mots – moment et faiblesse – ont toute leur importance.

Vous croyez-vous vraiment immunisé contre une tentative d’escroquerie ?

Posez-vous la question à la lumière de quatre faiblesses humaines que l’Église avait déjà répertoriées. Elles concernent beaucoup d’entre nous à un moment ou à un autre, et chacune d’entre elles est exploitée pour un type d’escroquerie :

Superbia – arnaque au président (CEO fraud)

L’arnaque au président cible ceux qui pèchent par orgueil : imaginez que vous êtes le responsable financier d’une PME florissante en train de gravir les échelons de votre carrière. Juste avant la fin de votre journée de travail, vous recevez un courriel de votre supérieur hiérarchique vous demandant de verser de toute urgence un montant considérable à un partenaire important à Singapour. Il est essentiel, souligne-t-il, que ce soit fait très rapidement, faute de quoi l’entreprise subirait une perte conséquente dont vous seriez responsable. L’ordre reçu paraît correspondre à une affaire en cours avec Singapour dont vous avez connaissance. Votre chef a bien précisé dans son courriel que vous n’aurez pas le temps nécessaire pour respecter la règle de la double vérification qui s’applique aux montants de cet ordre. Vous avez certes la vague intuition que quelque chose est bizarre, mais il faut agir vite : VOUS avez les moyens de mener cette transaction à bien, cela dépend de VOUS que l’entreprise fasse une bonne affaire, c’est à VOUS que votre supérieur a confié cette importante responsabilité !

Auriez-vous insisté pour suivre les règles internes ? Vous seriez-vous abstenu d’effectuer le paiement ? Auriez-vous procédé à d’autres vérifications ?

Avaritia – fraude à la commission

Quelle que soit la variante de fraude à la commission, elle ne fonctionne que si l’avarice ou l’appât du gain fait (rapidement) perdre son sens critique à la victime : il peut s’agir de l’investissement extraordinaire en cryptomonnaie qui aurait rendu Roger Federer encore plus riche, du gros lot d’une loterie espagnole que vous auriez décroché (même si vous n’avez pas joué), de l’héritage d’un riche oncle du Canada que vous ne connaissiez pas, d’une affaire en or sur un site de petites annonces ou encore de l’appartement en attique au bord du lac de Zurich, pour 700 francs de loyer mensuel, dont vous rêviez depuis longtemps : dans tous ces cas de figure, vous escomptez économiser de l’argent, faire une super affaire ou réaliser un gros bénéfice, et vous pensez que la chance vous sourit enfin. Mais vous êtes pressé d’agir avant que l’affaire vous file entre les doigts ! Et en fin de compte, la seule chose que vous aurez gagnée pour vous consoler d’avoir perdu de l’argent, c’est une expérience édifiante.

Luxuria – sextorsion / arnaque aux sentiments

La volupté, l’aiguillon du plaisir ou le désir de trouver l’âme sœur sont les leviers utilisés pour la sextorsion ou l’arnaque aux sentiments (love scam) : qui n’a jamais rêvé du grand amour ? Et lorsque le prince charmant apparaît sur Internet, fait une cour assidue, puis se met en quatre pour faire le voyage qui lui permettra de rencontrer l’être aimé, on l’aide volontiers financièrement à organiser ce voyage, même s’il y a encore beaucoup d’obstacles à surmonter.

Qui ne s’est jamais retrouvé seul la nuit devant son ordinateur, pris par une soif de plaisir sexuel ou tout simplement fatigué et frustré par la routine de la vie quotidienne ? Et si vous êtes choisi par une belle blonde qui vous écrit de Minsk pour vous proposer un moment de détente érotique, résisterez-vous ? Toujours ? Dans un cas comme dans l’autre, la désillusion est brutale. Vous avez subi une blessure émotionnelle et une perte financière, vous avez honte et vous craignez les conséquences de cet aveuglement plus ou moins passager.

Acedia – money mule

Enfin, il existe des tentatives d’escroquerie qui ne fonctionnent que si le péché mignon des victimes potentielles est la paresse ; c’est le cas de la money mule ou passeur d’argent. Vous avez besoin d’argent, vous cherchez du travail et vous tombez sur une annonce tentante sur Internet. Vous ne devez rien faire d’autre que mettre votre compte en banque à disposition pour des transactions ou recevoir des envois postaux et les faire suivre ; cela suffit pour « gagner » quelques milliers de francs par mois. Qui pourrait résister à la possibilité de gagner autant d’argent en faisant si peu d’efforts ? Les conséquences se feront pourtant sentir plus tard, lorsque vous serez accusé de recel ou de blanchiment d’argent, car c’est exactement dans ce but qu’on vous aura utilisé.

Espérons qu’avec ce détour par l’Eglise et l’histoire de la criminalité, vous serez mieux armé contre les cyberescroqueries et peut-être aussi moins tenté de porter un jugement hâtif sur les victimes d’arnaques.

Quand, derrière la photo d’un chiot, se cache un escroc

Quel lien peut-il bien y avoir entre la prévention de la criminalité et les chiots ? La question est légitime, car la plupart d’entre nous n’associent pas le moins du monde les bébés animaux à des trafics douteux. Au contraire, nous voyons une petite boule de poils affectueuse, un compagnon qu’on passera des heures à caresser et qui nous réconfortera lorsque nous rentrons chez nous après une dure journée de travail. C’est exactement cette réaction qu’attendent les « éleveurs » avides de profits et les escrocs.

De plus en plus de gens sont incités à « commander » un animal sur Internet après avoir été attendris par les photos d’adorables chiots. Au cas où vous vous envisageriez une telle démarche, suivez ce seul et unique conseil qui vous évitera de faire souffrir des animaux et/ ou votre porte-monnaie : N’achetez jamais un animal sur Internet ! Vous combattrez ainsi deux types de délits, l’un impliquant des animaux et l’autre pas :

1. Le trafic illégal d’animaux

Les animaux vendus sur Internet proviennent souvent d’élevages non contrôlés qui sont sous la coupe de trafiquants d’animaux hors la loi cherchant à gagner un maximum d’argent. Si vous achetez un animal sur ce marché illégal, vous soutenez des délinquants. Bien souvent, les animaux obtenus de cette manière sont traumatisés, affaiblis ou malades et vous connaîtrez de graves problèmes avec votre nouveau compagnon. En acceptant de conclure une affaire avec ces délinquants, vous ne sauverez aucun animal. Au contraire, vous ne ferez que favoriser les élevages illégaux et vous aggraverez la souffrance animale.

2. L’arnaque au prépaiement

L’achat d’un animal sur Internet comporte un autre risque : vous ne savez en fait même pas si cet animal existe ou non. Avec le trafic de chiots, les escrocs virtuels ont découvert une nouvelle manière de se faire de l’argent : ils mettent sur le marché d’adorables bébés chiens qui n’existent qu’en photo. Pire encore, pour attirer les amis des animaux, ils inventent une histoire à fendre le cœur et prétendent que l’animal ne cessera de souffrir que si quelqu’un veut bien l’acheter. Bien sûr, il ne s’agit que d’images trompeuses et de récits mensongers et, si vous vous laissez prendre, on vous fera passer lentement mais sûrement à la caisse : frais de transport, frais de vétérinaires, taxes pour les documents douaniers, et ainsi de suite. Si vous commencez à vous méfier et que vous cherchez à renoncer à votre achat, on vous fera croire que le pauvre petit chiot devra être anesthésié.

Comme vous l’avez compris, il y a deux bonnes raisons de ne pas acheter d’animaux sur Internet et beaucoup d’excellentes raisons de prendre son temps, de bien s’informer et de s’adresser à des foyers pour animaux ou à des éleveurs reconnus lorsque vous souhaitez trouver un compagnon à quatre pattes.

Vous trouverez des conseils sur la manière d’acheter un animal et de bien vous en occuper sur le site de la Protection suisse des animaux.

En outre, vous pouvez lire des informations captivantes dans notre PSC INFO 1|2019 consacré aux animaux et à la criminalité.

Escroquerie au placement sur Internet – pertes sèches, gains inexistants

L’escroquerie au placement consiste à faire miroiter des rendements lucratifs à des investisseurs potentiels, en général sur Internet. Comment procèdent les escrocs ? Ils créent leur propre plateforme de négoce numérique, qui a toutes les apparences du sérieux et de la professionnalité. Des explications détaillées sont fournies sur les placements financiers proposés et sur les rendements élevés qu’ils permettent. L’objectif de ces malfrats ? Obtenir que leurs victimes ouvrent un compte sur leur plateforme et y versent de l’argent, par carte de crédit ou en monnaie virtuelle.

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Une fois la première transaction bouclée, le client peut vérifier en ligne, sur le compte de la plateforme, son prétendu placement et ses gains. Après avoir reçu une première confirmation de rendement – suivie parfois de son versement – le client se voit proposer d’autres placements. Puisqu’il a engrangé un bénéfice, il sera d’autant plus disposé à verser à nouveau de l’argent.

Et l’argent s’est volatilisé !

Si le client arrête de payer, il subit des pressions, par courriel, téléphone ou encore Skype. S’il demande le versement de la somme investie ou des gains, on lui demande d’abord de verser de l’argent en prétextant le règlement de taxes, de provisions ou de commissions. Si le client cesse tout paiement, les escrocs coupent les contacts. Mais l’argent a disparu à tout jamais.

Comment se prémunir contre l’escroquerie au placement sur Internet ?

  • Si vous n’avez encore jamais fait d’opérations de placement, ce n’est pas une bonne idée de débuter par le négoce en ligne, sans information fournie par un spécialiste (conseiller à la clientèle de votre banque).
  • Consultez la liste noire de la FINMA ou appelez la permanence téléphonique de la FINMA pour les particuliers (tél. 031 327 98 88) et renseignez-vous sur le prestataire à qui vous aimeriez confier votre argent.
  • Comparez le placement proposé avec les produits d’autres prestataires.
  • En cas de rendements très élevés : gardez les pieds sur terre et vérifiez !
  • Faites particulièrement attention quand on vous dit que le temps presse. Les prestataires sérieux accordent toujours un temps de réflexion.

Avez-vous été victime d’une escroquerie au placement ?

  • Ne faites plus aucun versement, sous aucun prétexte.
  • Cessez immédiatement tout contact avec les escrocs.
  • Signalez immédiatement le cas à la police.

Pour plus d’informations, regardez le film didactique de la FINMA.

Démarchage à domicile malhonnête

Les escrocs ont souvent des comportements caractéristiques : ils insistent lourdement pour que le client les laisse entrer dans leur appartement où ils espèrent pouvoir l’enjôler plus facilement, sans être dérangés par d’autres personnes. L’escroc affirmera par exemple qu’il est un marchand ambulant, un rémouleur ou un marchand de tapis ou de vestes en cuir et qu’il est en mesure de proposer à sa victime des prix intéressants (pour un tapis persan d’une qualité exceptionnelle, p. ex.).

Mais les produits vendus sur le pas de la porte sont souvent de la pacotille ou les prix proposés sont surfaits (produits d’hygiène corporelle ou articles ménagers, p. ex.). Les escrocs utilisent toujours les mêmes astuces :

  • utilisation de noms d’entreprises qui inspirent confiance ;
  • utilisation abusive de noms de marques connues ;
  • utilisation d’emballages de produits tape-à-l’œil ;
  • remise de prospectus contenant des recommandations de prix complètement surfaits ;
  • promesse de longues garanties sur les produits ;
  • la marchandise est vantée de manière très emphatique ;
  • le sérieux du vendeur est invérifiable (les adresses sur les quittances et les cartes de visite remises sont souvent inventées de toutes pièces).

Comment révoquer un achat effectué à domicile ?

La révocation en matière de démarchage à domicile est régie par les articles 40a et suivants du Code des obligations (CO). Ces dispositions prévoient que le contrat peut être révoqué sous quatorze jours. Le contrat doit porter sur une chose mobilière ou des services destinés à un usage personnel ou familial tels qu’une encyclopédie en plusieurs volumes, un cours de langue par correspondance (contrat d’achat), des vues aériennes (contrat d’entreprise), un abonnement de service pour des appareils ménagers ou un abonnement à un centre de fitness. Le délai de quatorze jours s’applique aussi pour la révocation de contrats conclus téléphoniquement.

Selon les articles susmentionnés du CO, le contrat est révocable s’il a été conclu

  • à domicile, sur le lieu de travail ou aux alentours immédiats ;
  • dans les transports publics ou sur la voie publique ;
  • dans le cadre d’une promotion publicitaire liée à une excursion ou à une occasion du même genre.

La révocation ne requiert pas de forme spéciale. L’envoi d’une lettre recommandée est la meilleure solution. Vous pourrez ainsi prouver la révocation.

En principe, un contrat conclu lie les parties et est exécutoire. Le vendeur est censé informer le client par écrit de son droit de révocation (délai et forme) et lui communiquer son adresse. Le délai court à compter du moment où vous demandez ou acceptez le contrat.

Si l’on ne vous informe pas du droit de révocation à la conclusion du contrat, le délai ne court qu’à partir du moment où vous apprenez l’existence de ce droit. Les prestations et marchandises (déjà) reçues doivent être restituées au vendeur.

A quoi faut-il veiller en cas de démarchage à domicile ?

  • Ne vous laissez pas entraîner à conclure un achat dans la rue, sur le pas de votre porte ou au téléphone.
  • Ne laissez aucun inconnu pénétrer dans votre appartement.
  • Lisez en détail les documents contractuels – spécialement les clauses en petits caractères.
  • Ne signez jamais de document dont vous n’avez pas parfaitement compris le contenu – a fortiori sous la pression du temps.
  • Seul fait foi le contrat écrit ; les arrangements oraux ne sont pas exécutoires.

Fausses demandes de soutien: « courriels d’appel à l’aide »

Dans ce type de fraude, les escrocs se servent d’abord du piratage ou du phishing, aussi appelé hameçonnage, pour prendre le contrôle du compte de courrier électronique d’une personne. Leur but est alors de récupérer tous les contacts du carnet d’adresses puis d’envoyer à chacun d’entre eux un courriel évoquant une urgence.

Dans ce message, les fraudeurs inventent une situation d’urgence, en expliquant par exemple que le prétendu contact se trouve en vacances ou en déplacement à l’étranger et vient de se faire voler non seulement tout son argent, mais aussi ses documents de voyage et se retrouve donc sans le sou. À la fin du courriel, la personne demande alors de l’aide à ses contacts et sollicite un certain montant pour pouvoir payer le billet de retour et/ou la note d’hôtel.

Faute de régler ces factures, la personne en détresse ne pourra pas rentrer chez elle. Les escrocs prient avec insistance les contacts de virer l’argent par l’intermédiaire d’un service de transfert de fonds. Dès que l’argent a été versé, on n’entend plus parler de l’auteur du message et l’argent s’est volatilisé.

Comment me prémunir contre les courriels frauduleux ?

  • Ne répondez pas à la personne par courriel. Le compte de courrier électronique est contrôlé par les fraudeurs qui répondent à vos courriels et essaieront de rendre la situation d’urgence la plus crédible possible, afin de vous soutirer de l’argent.
  • Essayez de joindre la personne par téléphone ou par SMS afin d’en savoir plus sur le problème évoqué.
  • Renseignez-vous auprès d’autres amis ou parents de la personne pour savoir si celle-ci se trouve effectivement à l’étranger et s’il existe bel et bien un risque qu’elle ait un problème.
  • Conseillez à la personne qui demande votre aide de s’adresser à l’ambassade concernée.

Fraude à la commission sur un véhicule

Lorsque la personne intéressée contacte l’escroc pour lui acheter sa voiture, celui-ci l’informe qu’il mandatera une entreprise de transport pour lui livrer le véhicule.

L’entreprise de transport, qui fait également partie du réseau de l’escroc, s’annonce alors auprès de l’acheteur pour lui réclamer son adresse ainsi que diverses informations le concernant. Avant de livrer le véhicule, il demande encore à l’acquéreur de verser un acompte sur la livraison, voire parfois la somme de vente totale.

Bien entendu, la voiture n’est jamais livrée, et ni les frais de transport, ni l’argent versé ne sont jamais remboursés.

Comment me prémunir contre les fausses ventes de véhicule ?

  • Soyez méfiant face à des annonces pour des véhicules qui sont trop belles pour être vraies. Les caractéristiques typiques des tentatives d’escroquerie dans ce domaine sont les suivantes :
    • le prix est incroyablement alléchant ;
    • certaines indications de l’annonce concernant le véhicule ou le vendeur manquent ou sont incomplètes ;
    • le modèle vendu est très rare ou est un objet de collection ;
    • la conclusion de la vente doit se faire très rapidement (par ex. « offre valable encore jusqu’à demain ») ;
    • les illustrations du véhicule ne sont pas des photos « authentiques », mais des images de catalogue ;
    • le véhicule ou le vendeur se trouve (prétendument) à l’étranger ; et surtout
    • un acompte doit être versé alors que vous n’avez ni vu ni testé le véhicule.
  • Si vous avez l’impression qu’il s’agit d’une annonce frauduleuse, ne prenez pas contact avec le vendeur ou rompez immédiatement tout contact.
  • Ne versez en aucun cas un acompte, surtout si vous devez passer par un service de transfert de fonds comme Western Union ou Moneygram.
  • Pour payer un véhicule acheté en ligne, utilisez un mode de paiement proposé sur le site Internet ou concluez l’affaire par l’intermédiaire de la plateforme.
  • N’envoyez pas de copies de documents personnels comme le passeport, la carte d’identité, le permis de conduire ou la carte grise au vendeur, même s’il vous le demande. Les malfrats peuvent utiliser ces documents pour d’autres escroqueries.
  • Dénoncez les offres frauduleuses publiées sur la plateforme de vente en ligne.

Fraude à la commission sur une location de vacances

Ils peuvent toutefois aussi exiger une caution pour la clé du prétendu appartement. Ni le loyer payé d’avance, ni la caution pour la clé ne seront jamais remboursés. Et bien sûr, la victime se retrouve sur son lieu de villégiature sans aucun hébergement, ce qui est particulièrement dramatique durant la haute saison.

Comment me prémunir contre les fausses locations de vacances ?

  • Prenez contact avec le bailleur. Demandez des informations complémentaires ne figurant pas dans l’annonce. Un appel téléphonique permet de clarifier de nombreuses questions et de débusquer les éventuels escrocs.
  • Si vous souhaitez réserver un appartement de vacances en dehors du site Internet, exigez du bailleur un contrat de location. Lisez soigneusement le bail avant de le signer. Veillez en outre à ce que chaque bailleur puisse définir lui-même ses conditions de paiement et de remboursement.
  • Choisissez un mode de paiement sécurisé. Utilisez le service de paiement proposé par le site Internet concerné.
  • Ne payez jamais à l’avance ni par le biais de services de transfert d’argent comme Western Union ou Moneygram.

L’arnaque au président en quatre étapes…

Deux facteurs favorisent l’arnaque au président : d’une part la communication d’entreprise, qui se fait aujourd’hui majoritairement par courriel et, d’autre part, la structure interne de la plupart des grandes entreprises. Celle-ci est devenue si complexe que le risque d’être découvert est minime. Le mode opératoire de ces escrocs de haut vol comprend quatre étapes.

1. Collecte d’informations

Pour collecter des informations utiles sur l’entreprise, ses partenaires, ses collaborateurs et ses projets d’investissement, les criminels consultent les médias sociaux, le registre du commerce, le site web de l’entreprise, etc. Sur LinkedIn, par exemple, ils trouvent aisément des renseignements sur l’identité, la fonction et les relations commerciales des employés de l’entreprise visée. Ce sont surtout ceux du service financier qui les intéressent, puisqu’ils sont habilités à procéder aux transferts d’argent.

2. Prise de contact

Forts de ces informations, les escrocs établissent ensuite le contact par courriel en falsifiant par exemple l’adresse de l’expéditeur, une opération relativement simple à effectuer. Il leur arrive aussi de pirater l’adresse électronique d’un collaborateur et de l’utiliser pour arriver à leurs fins. Ils se font alors passer pour le président, le directeur exécutif ou un associé de l’entreprise et adressent leur demande de paiement directement à la personne ad hoc du service financier.

3. Mise sous pression

Cette personne est alors priée de procéder au virement d’une grosse somme sur un compte défini, pour des motifs allant du rachat confidentiel d’entreprise à l’établissement de nouvelles relations bancaires. Dans tous les cas, le paiement doit rester secret et effectué aussi vite que possible. Les escrocs exercent une telle pression sur le ou la responsable des opérations financières qu’il ou elle finit par faire l’impasse sur certaines étapes de la procédure et omet de mettre ses collaborateurs au courant. Souvent, le recours à un faux consultant ou à un cabinet d’avocat factice intensifie encore la pression exercée.

4. Paiement

Une fois le versement effectué, il en général impossible de récupérer l’argent. Le compte du bénéficiaire a beau se trouver dans une banque reconnue à l’étranger, dès que l’argent y a été versé, il est ventilé sur d’autres comptes et sa trace se perd irrémédiablement.

Comment prévenir en tant qu’employé les risques d’arnaque au président ?

  • Ne fournissez aucune information lors de prises de contact inhabituelles.
  • Dans le doute, demandez à votre supérieur si le paiement doit être bel et bien effectué.

Comment déjouer en tant qu’entreprise les risques d’arnaque au président ?

  • Contrôlez quelles informations sont disponibles en ligne sur votre entreprise.
  • Informez vos collaborateurs, notamment du service financier, sur cette forme d’escroquerie.
  • Pour les transferts d’argent, appliquez la procédure de double vérification et de signature collective.
  • Instaurez une procédure de contrôle interne : en cas d’ordres de paiement inhabituels, faites systématiquement vérifier si l’adresse de l’expéditeur du courriel est correcte et si la commande de paiement émane bien du mandant cité.

Plus d’informations (en allemand) sur le blog de la Haute école spécialisée de Lucerne.

Fraude à la commission sur un bien immobilier

Les escrocs actifs dans le domaine immobilier connaissent les lieux les plus touchés par la pénurie du logement et les groupes sociaux qui en souffrent le plus. Ils agissent ainsi de manière très ciblée et publient des annonces pour des appartements situés dans des quartiers intéressants, généralement à des prix incroyablement bon marché.

Les fausses annonces sont assorties de jolies photos et diffusées sur des plateformes souvent consultées par le groupe de victimes visé (p. ex. des étudiants). Les fraudeurs essaient ainsi d’obtenir de personnes en quête d’un logement qu’elles versent une avance sur le loyer d’un appartement qui n’est en réalité pas à louer ou n’existe même pas.

Mode opératoire

Après avoir pris contact avec l’interlocuteur indiqué dans l’annonce, le locataire intéressé par le prétendu appartement est immédiatement informé que l’appartement n’a pas encore été attribué. Seul bémol : il doit verser au bailleur une caution (s’élevant généralement à plusieurs milliers de francs) pour obtenir la clé et visiter l’appartement en question.

La caution doit être payée au moyen d’un service de transfert de fonds comme Western Union ou Moneygram. Or, une fois la caution ou l’avance versée, on n’entend plus jamais parler du prétendu bailleur. Il n’existe bien évidemment aucun appartement à louer à l’adresse indiquée et l’argent a définitivement disparu. En utilisant un service de transfert de fonds pour la fausse caution, le fraudeur a veillé à ce que les flux financiers ne puissent pas être retracés.

Comment me prémunir contre les fausses annonces immobilières ?

  • Ne versez jamais de caution via un service de transfert de fonds sans avoir au préalable reçu un contrat valable et visité l’objet à louer.
  • Ignorez toute annonce immobilière concernant un appartement dont le propriétaire se trouve à l’étranger et exige un dépôt pour la clé dont vous avez besoin pour visiter l’objet en question.
  • Ignorez toute annonce immobilière indiquant que le propriétaire (étranger) est prêt à vous remettre l’appartement contre une caution sans visite préalable.
  • Ignorez toute annonce immobilière trop belle pour être vraie.

Arnaque par la poste : les escrocs reprennent la plume

Autrement dit, la prévention de la cybercriminalité est efficace. Par crainte des maliciels et de l’hameçonnage, les gens ont aujourd’hui moins tendance à cliquer sur n’importe quel lien figurant dans un courriel ou à ouvrir inconsidérément les pièces jointes, tout comme ils savent toujours mieux reconnaître et ignorer les autres types de courriels frauduleux.

Mais comme la méfiance des internautes menace désormais le business de la cybercriminalité, les escrocs se sont rabattus sur le courrier postal pour leurs arnaques, car c’est un moyen de communication qui inspire davantage confiance. Ils envoient des lettres personnalisées au contenu standard : on aurait gagné à la loterie ou à un autre jeu de hasard, on aurait fait un héritage ou trop payé lors de son dernier achat. A l’instar de nombreuses arnaques sur Internet, il s’agit là d’une escroquerie à l’avance de frais. La victime doit au préalable verser une somme à l’escroc pour régler de soi-disant frais de notaires, impôts, taxes douanières, etc. avant de pouvoir toucher le gros lot.

Comment se prémunir contre du courrier postal frauduleux ?

  • Faites retirer votre inscription de l’annuaire téléphonique officiel, car c’est souvent là que les escrocs recherchent des victimes potentielles.
  • Ne vous laissez pas abuser simplement parce que le courrier vous est adressé personnellement et imprimé sur du papier commercial à en-tête.
  • Méfiez-vous systématiquement des lettres provenant d’inconnus ou d’adresses à l’étranger. Ignorez ces courriers s’ils vous promettent une somme d’argent qui vous reviendrait suite à un concours, un héritage ou autre.
  • Ne versez jamais d’argent sur un compte à l’étranger dans l’idée de pouvoir toucher par la suite un gain ou un héritage.
  • Si vous êtes victime d’une escroquerie à l’avance de frais, adressez-vous à la police. Mais sachez que vos chances de récupérer l’argent perdu sont très minces.

Un héritage tombé du ciel ? Ne tombez pas dans le panneau !

Elles ? Ce sont des annonces d’héritage informant le destinataire qu’il pourrait être l’héritier d’un soi-disant parent, style oncle d’Amérique, mais plus probablement d’un inconnu récemment décédé.

Que cachent ces annonces d’héritage ?

En fait, la plupart du temps, c’est une tentative d’escroquerie à l’avance de frais qui se cache derrière ces prétendues recherches d’héritiers. Comme la future victime croit joyeusement pouvoir toucher un joli petit magot suite au décès d’un lointain parent tombé du ciel, les escrocs parviennent à la persuader qu’elle doit d’abord s’acquitter des frais inhérents au virement de son héritage. Il s’agirait de soi-disant frais de dossier, de notaire ou d’impôts. La victime paie cette avance parce qu’elle est sûre que tout se passe dans les règles et que de toute façon elle sera remboursée au centuple quand l’héritage promis aura été porté au crédit de son compte en banque. Le hic, c’est qu’il n’y a pas d’héritage et la victime en est pour ses frais.

Comment reconnaître une annonce d’héritage frauduleuse ?

  • Lors d’une recherche d’héritiers officielle, ceux-ci ne sont jamais tenus de payer quoi que ce soit à l’avance. L’organisme chargé de retrouver les héritiers déduira ultérieurement ses frais ou honoraires de l’héritage.
  • Les annonces d’héritage frauduleuses comportent en général le nom du prétendu défunt et le montant du soi-disant héritage. Or les vraies agences de recherche d’héritiers ne communiquent ce genre de renseignement que plus tard dans la procédure.
  • Enfin, ces agences ne contactent pas les héritiers par courriel mais exclusivement par la poste. Cela dit, attention : ce n’est pas parce qu’une annonce d’héritage arrive par courrier postal qu’elle est forcément sérieuse.

Que faire si on est victime de ce type d’escroquerie à l’avance de frais ?

  • Adressez-vous à la police. Mais sachez que vos chances de récupérer l’argent perdu sont très minces.
  • Pour éviter de recevoir du courrier postal frauduleux, faites retirer votre inscription de l’annuaire téléphonique officiel, car c’est souvent là que les escrocs recherchent des victimes potentielles.
  • Réglez les paramètres de sécurité de votre messagerie pour qu’à l’avenir ce genre de courriel atterrisse directement dans le dossier spam.
  • Informez votre entourage de l’existence de cette arnaque.

Arnaques par téléphone : quand les criminels veulent « aider»

Quel est l’objectif de ces prétendus employés de Google, Apple et Microsoft?

Ils attirent leur victime sur des sites web frauduleux où elle doit télécharger de soi-disant « programmes de réparation » et fournir diverses données personnelles, pour qu’ils puissent manipuler son ordinateur à distance. Ainsi ils ont accès sans se faire remarquer aux mots de passe et à toutes les informations qui y sont enregistrées. Ils peuvent même les copier, les modifier ou les effacer. Souvent, ils persuadent encore leur victime d’acheter un programme antivirus, ce qui leur permet de récupérer les données de sa carte de crédit.

Pourquoi tant de gens se font-ils avoir par ce type d’arnaque ?

En fait, nombreux sont ceux qui perdent pied quand on leur dit que les données stockées sur leur ordinateur sont menacées. Comme les escrocs argumentent de façon très professionnelle et proposent dans la foulée une solution au problème (à savoir leur assistance en ligne), il n’est pas étonnant que beaucoup acceptent cette aide avec reconnaissance. De plus, il est facile pour les malfrats d’usurper un numéro de téléphone existant (spoofing), par exemple celui d’une Helpline, pour endormir la méfiance de leur cible qui voyant s’afficher un numéro suisse, pense que c’est un gage de sérieux.

Comment reconnaître ce type d’arnaque ?

  • Microsoft, Apple, Google ou toute autre entreprise sérieuse n’appelle jamais sans préavis ou sans sollicitation pour résoudre un problème informatique.
  • Aucune entreprise sérieuse n’exige jamais les détails d’une carte de crédit ou d’autres données sensibles par téléphone ou par courriel.

Que faire quand on reçoit ce genre d’appel frauduleux ?

  • Raccrochez immédiatement et informez votre entourage de cette arnaque.

Et que faire quand on s’est fait piéger par un tel appel ?

  • Faites bloquer votre carte de crédit.
  • Bloquez tous les contrats d’e-banking et vérifiez les paiements qui ont déjà été saisis ou exécutés.
  • Faites examiner votre ordinateur par un spécialiste ou sécurisez vos données personnelles avant d’effacer le disque dur et de réinstaller le système d’exploitation.
  • Modifiez ensuite tous vos mots de passe.
  • Vous pouvez bien sûr signaler le dommage subi à la police, mais les chances de récupérer l’argent perdu sont minces.

Spoofing : Quand le numéro d’urgence 117 s’affiche sur l’écran

Le terme « spoofing » vient de l’anglais (to spoof) et a le sens de « tromper, usurper, parodier ». Bien que les délits d’escroquerie relèvent tous d’une forme ou d’une autre de tromperie, le grand public n’a vraiment découvert le spoofing que depuis qu’il sert à usurper des numéros de téléphone.

Quand quelqu’un nous appelle, nous avons l’habitude de voir s’afficher son numéro sur l’écran du téléphone. Or il est aujourd’hui possible de manipuler un numéro de téléphone pour en faire apparaître un autre. Le spoofing permet à l’escroc de décider quel numéro doit s’afficher sur l’écran de la personne appelée. Ainsi, il se peut que le numéro d’un appel provenant de l’étranger apparaisse comme émanant de Suisse, voire comme un numéro d’urgence, le « 117 » par exemple. Les criminels se servent de cette nouvelle technique pour endormir la méfiance des gens et se donner l’apparence du sérieux, afin de les inciter ensuite à effectuer un paiement ou à divulguer des mots de passe ou des informations sur leurs comptes bancaires.

Les escrocs recourent à ce genre de manipulations dans des réseaux de télécommunication non réglementés (p. ex. Internet), mais aussi dans des réseaux publics parfaitement réglementés (p. ex. VoIP, ou des réseaux de télécommunication classiques). En outre, les escrocs opèrent le plus souvent depuis l’étranger. Comme les outils n’existent pas (encore) pour empêcher cette technique, il est primordial de se protéger du spoofing.

Comment se protéger du spoofing ?

  • Méfiez-vous si votre correspondant vous incite à effectuer un paiement ou à fournir des données personnelles comme des coordonnées bancaires ou des mots de passe, et ce même s’il prétexte en avoir besoin à des fins de double vérification ou d’identification.
  • Ne divulguez jamais de données personnelles à de prétendues autorités ou entreprises.
  • Les entreprises sérieuses ne vous appelleront jamais sans préavis.
  • Si le « 117 » s’affiche sur votre écran, ne répondez pas et signalez cet appel à la police de votre canton. En effet, la police ne vous contactera jamais via son numéro d’urgence.
  • Si vous avez un doute pendant la conversation, dites que vous allez rappeler. Pour ce faire, n’utilisez pas la touche « rappel » de votre téléphone, mais composez le numéro officiel de l’entreprise, que vous pouvez trouver sur une facture ou sur Internet, et demandez-lui si elle a bel et bien émis cet appel à votre intention.
  • Les escrocs téléphoniques trouvent leurs victimes dans l’annuaire. Ils privilégient des personnes portant des prénoms traditionnels qui pourraient trahir leur âge. Protégez-vous en n’indiquant que l’initiale de votre prénom. Vous pouvez modifier votre entrée directement en ligne.

Les fausses loteries : de vraies arnaques !

Malgré le versement effectué, elle ne touchera jamais le moindre gain de loterie. Ce procédé est appelé escroquerie à l’avance de frais : on paye une avance pour pouvoir toucher une importante somme d’argent – que les escrocs ne verseront jamais. Il arrive aussi qu’avec ces promesses de gain, les escrocs tentent de récolter un maximum d’informations personnelles sur le « gagnant » (phishing).

Comment fonctionnent les fausses loteries ?

La personne cible est informée par courrier, téléphone, SMS ou courriel qu’elle aurait gagné plusieurs millions d’euros, de livres ou de dollars, à une loterie établie à l’étranger, loterie à laquelle elle n’a pourtant pas participé. Si la personne « mord à l’hameçon » et répond à la sollicitation, elle est ensuite incitée, moyennant divers prétextes fallacieux, à verser un certain montant sur un compte à l’étranger pour pouvoir encaisser le pactole promis. Malgré le versement effectué, elle ne touchera jamais le moindre gain de loterie. Ce procédé est appelé escroquerie à l’avance de frais : on paye une avance pour pouvoir toucher une importante somme d’argent – que les escrocs ne verseront jamais.
Il arrive aussi qu’avec ces promesses de gain, les escrocs tentent de récolter un maximum d’informations personnelles sur le « gagnant » (phishing).

Comment les escrocs trompent-ils leur monde ?

Les escrocs ont toute une palette de trucs et astuces fallacieuses pour inciter l’heureux « gagnant du gros lot et futur millionnaire » à verser une avance pour pouvoir entrer en possession de son magot. Ils prétextent des taxes administratives frappant les gains de loterie, comme par exemple divers frais de traitement. Ils peuvent aussi prétendre que la seule façon de débloquer la somme gagnée est d’opérer un versement préalable ou de s’acquitter d’un impôt sur les gains.

Pourquoi tant de gens se font-ils avoir par de fausses promesses de gains?

Nombreux sont ceux qui souhaiteraient être très riches et pour qui un gain de loterie est associé à une vie heureuse et sans souci. La perspective de devenir bientôt millionnaire occulte leur faculté de jugement à tel point qu’ils ne trouvent même pas bizarre de gagner à une loterie sans jamais y avoir participé. Dans l’euphorie du moment, ils sont tellement occupés à imaginer tout ce qu’ils pourraient faire avec cet argent, qu’ils en deviennent aisément manipulables.

Comment reconnaître une fausse loterie ?

  • On aurait gagné à une loterie à l’étranger même sans jamais y avoir participé.
  • Les lettres, SMS ou courriels proviennent soit d’une loterie établie à l’étranger qui existe bel et bien (p. ex. El Gordo de la Primitiva, en Espagne) mais dont les données ont été pillées par les escrocs, soit d’une loterie étrangère fictive.
  • Il devient très vite clair que, pour toucher son soi-disant gain, il faut d’abord payer une certaine somme et/ou fournir des informations personnelles.
  • Aucun gain n’est jamais versé.

Comment réagir à un courrier, un appel, un SMS ou un courriel émanant d’une fausse loterie ?

  • Ignorez ses sollicitations et informez votre entourage des agissements de cette fausse loterie.

Phishing et abonnements-pièges : l’appât derrière les bons d’achat

Pourquoi les sondages de Coop & Cie via WhatsApp ou SMS sont-ils toujours faux ?

Les entreprises sérieuses ne font pas de sondage par WhatsApp ou SMS. Elles utilisent d’autres canaux pour s’adresser à leur clientèle (p. ex. par courrier postal ou directement en magasin).

Dans quel but les criminels réalisent-ils ces faux sondages ?

Il s’agit dans ces cas-là toujours de phishing et d’abonnements-pièges. Toute personne qui participe à un pseudo sondage révèle des données personnelles (nom, adresse de courriel, etc.) que les criminels revendent à des spammeurs qui les réutilisent ensuite comme cibles. Beaucoup de faux sondages visent en outre à ce que les sondés acceptent leurs conditions générales de vente (CGV). S’ils le font, ils tombent dans un abonnement-piège et reçoivent dès lors des SMS taxés. (Les CGV précisent en effet qu’en les acceptant, on souscrit à un abonnement taxé d’une durée minimale de X mois.)

Pourquoi tant de personnes se laissent-elles duper par ces faux sondages ?

  • Comme les escrocs appâtent leurs proies avec des bons d’une valeur de plusieurs centaines de francs, les gens sont nombreux à bien vouloir croire à la générosité de Migros & Cie.
  • Parfois les escrocs diffusent même de faux commentaires Facebook montrant des amis Facebook soi-disant ravis d’avoir déjà reçu leur bon et se réjouissant d’aller bientôt le dépenser en magasin. Par ce moyen, ils font croire que les chances de gains sont élevées et que les bons sont réellement envoyés.
  • Souvent aussi, les sondés sont mis sous pression, pour qu’ils n’aient pas le temps de se demander s’il s’agit d’une fraude ou pas : sur la page du sondage, un compte à rebours égrène ses minutes et/ou il y est indiqué qu’il ne reste plus que quelques bons. L’urgence est une combine typique utilisée dans plusieurs sortes d’arnaques.
  • Les faux sondages se réclament toujours d’enseignes particulièrement dignes de confiance, et les contenus Internet, ainsi que les logos, etc. de ces entreprises sont très bien simulés.
  • Enfin, et surtout, ces sondages sont toujours envoyés par une connaissance via WhatsApp ou SMS. De la sorte, voyant que leur contact a participé au sondage, beaucoup ont confiance et pensent qu’il s’agit là de quelque chose de sérieux.

Pourquoi ces sondages se propagent-ils si vite ?

Pour obtenir le soi-disant bon d’achat, il faut d’abord remplir une condition : envoyer le lien du sondage à 10 de ses contacts WhatsApp ou SMS. Si près du but, l’appât du gain rend aveugles bon nombre de victimes – qui, de plus, sont même ravies de faire profiter leurs 10 contacts préférés de cette occasion de gagner à leur tour un bon d’achat.

Comment réagir à une invitation émanant d’une connaissance ?

Avertissez au plus vite l’expéditeur qu’il s’agit d’un sondage frauduleux, de sorte qu’il puisse à son tour avertir ses neuf autres contacts avant qu’ils ne tombent dans les mailles d’un phishing ou d’un abonnement-piège et ne propagent eux aussi le lien toxique.

Et pensez-y : ce qui est trop beau pour être vrai… n’est souvent pas vrai !

Que fait la police en cas de fraude sur Internet ?

Les personnes victimes d’une escroquerie ne devraient pas avoir honte d’en aviser la police. Les escrocs utilisant parfois des procédés extrêmement subtils, nul n’est à l’abri. Il est très important de signaler à la police les escroqueries commises, même si la probabilité de recouvrer l’argent perdu (surtout lors de fraudes en ligne) est faible. À noter que les personnes qui échappent in extremis à la manœuvre de tromperie d’un escroc devraient elles aussi s’adresser immédiatement à la police, car la tentative d’escroquerie en soi est également punissable.

Même si, comme nous l’avons dit, la police n’a que très peu de chance de pouvoir enquêter sur ces délits et identifier les personnes qui tirent les ficelles puisque tout se fait dans l’anonymat le plus complet, il est important de les dénoncer. En effet, les informations fournies permettent à la police de mesurer l’ampleur des arnaques, d’établir des liens avec d’autres plaintes et, éventuellement, de trouver des moyens d’enquêter. La police peut en outre déterminer les astuces utilisées pour induire les gens en erreur. Grâce aux connaissances acquises, les corps de police cantonaux et municipaux peuvent cibler la prévention et adresser des mises en garde aux groupes sociaux particulièrement menacés par ces délits.

Pour cela, il faut conserver les moyens de preuve : captures d’écran des faux comptes utilisés, enregistrements des conversations et/ou des courriels échangés. Les plaintes peuvent être déposées auprès de la police cantonale.

Comment fonctionnent les faux appels à l’aide ?

En envoyant des faux courriels d’appel à l’aide, les malfrats visent avant tout à s’emparer des comptes de courrier électronique de tiers pour adresser en leur nom une demande d’aide financière à toutes les personnes figurant dans leur carnet d’adresses.

Dans ce type de fraude, les escrocs se servent d’abord du piratage ou du phishing, aussi appelé hameçonnage, pour prendre le contrôle du compte de courrier électronique d’une personne. Leur but est alors de récupérer tous les contacts du carnet d’adresses puis d’envoyer à chacun d’entre eux un courriel d’appel à l’aide. Dans ce message, les fraudeurs inventent une situation d’urgence, en expliquant par exemple que le prétendu contact se trouve en vacances ou en déplacement à l’étranger et vient de se faire voler non seulement tout son argent, mais aussi ses documents de voyage, et se retrouve donc sans le sou. À la fin du courriel, la personne demande alors de l’aide à ses contacts et sollicite un certain montant pour pouvoir payer le billet de retour et/ou la note d’hôtel. Faute de régler ces factures, la personne en détresse ne pourra pas rentrer chez elle. Les escrocs prient avec insistance les contacts de virer l’argent par l’intermédiaire d’un service de transfert de fonds. Dès que l’argent a été versé, on n’entend plus parler de l’auteur du message et l’argent s’est volatilisé.

Comment me prémunir contre une escroquerie à la commission sur un véhicule ?

  • Soyez méfiant face à des annonces pour des véhicules qui sont trop belles pour être vraies. Les caractéristiques typiques des tentatives d’escroquerie dans ce domaine sont les suivantes :
    • le prix est incroyablement alléchant ;
    • certaines indications de l’annonce concernant le véhicule ou le vendeur manquent ou sont incomplètes ;
    • le modèle vendu est très rare ou est un objet de collection ;
    • la conclusion de la vente doit se faire très rapidement (par ex. « offre valable encore jusqu’à demain ») ;
    • les illustrations du véhicule ne sont pas des photos « authentiques », mais des images de catalogue ;
    • le véhicule ou le vendeur se trouve (prétendument) à l’étranger ; et surtout
    • un acompte doit être versé alors que vous n’avez ni vu ni testé le véhicule.
  • Si vous avez l’impression qu’il s’agit d’une annonce frauduleuse, ne prenez pas contact avec le vendeur ou rompez immédiatement tout contact.
  • Ne versez en aucun cas un acompte, surtout si vous devez passer par un service de transfert de fonds comme Western Union ou Moneygram.
  • Pour payer un véhicule acheté en ligne, utilisez un mode de paiement proposé sur le site Internet ou concluez l’affaire par l’intermédiaire de la plateforme.
  • N’envoyez pas de copies de documents personnels comme le passeport, la carte d’identité, le permis de conduire ou la carte grise au vendeur, même s’il vous le demande. Les malfrats peuvent utiliser ces documents pour d’autres escroqueries.
  • Dénoncez les offres frauduleuses publiées sur la plateforme de vente en ligne.

Comment me prémunir contre une escroquerie à la commission sur une location de vacances ?

  • Prenez contact avec le bailleur. Demandez des informations complémentaires ne figurant pas dans l’annonce. Un appel téléphonique permet de clarifier de nombreuses questions et de débusquer les éventuels escrocs.
  • Si vous souhaitez réserver un appartement de vacances en dehors du site Internet, exigez du bailleur un contrat de location. Lisez soigneusement le bail avant de le signer. Veillez en outre à ce que chaque bailleur puisse définir lui-même ses conditions de paiement et de remboursement.
  • Choisissez un mode de paiement sécurisé. Utilisez le service de paiement proposé par le site Internet concerné.
  • Ne payez jamais à l’avance ni par le biais de services de transfert d’argent comme Western Union ou Moneygram.
  • Lisez attentivement les commentaires concernant l’appartement à louer que vous convoitez et assurez-vous de leur crédibilité.

Comment me prémunir contre une escroquerie à la commission sur un bien immobilier ?

  • Ne versez jamais de caution via un service de transfert de fonds sans avoir au préalable reçu un contrat valable et visité l’objet à louer.
  • Ignorez toute annonce immobilière concernant un appartement dont le propriétaire se trouve à l’étranger et exige un dépôt pour obtenir la clé et visiter l’objet en question.
  • Ignorez toute annonce immobilière indiquant que le propriétaire (étranger) est prêt à vous remettre l’appartement contre une caution sans visite préalable.
  • Ignorez toute annonce immobilière trop belle pour être vraie.

Qu’entend-on par Romance scam ou Love scam

Les expressions anglaises Romance scam ou Love scam désignent un type de fraude à la commission sur Internet qui s’en prend à des personnes souhaitant ardemment trouver un partenaire. Cette arnaque est particulièrement sournoise parce qu’en plus de dépouiller une victime, elle la laisse le cœur brisé.

Sur des sites de rencontres et des réseaux sociaux, les escrocs se présentent, bien évidemment sous de fausses identités, comme des soupirants transis d’amour. Ils couvrent leur victime de compliments et de déclarations d’amour, avant de tenter de leur soutirer de l’argent en leur racontant des histoires à fendre le cœur.

Qu’entend-on par fraude à la commission ?

Est en principe considérée comme une fraude à la commission toute forme de fraude dans laquelle un paiement anticipé doit être versé en vue d’obtenir une somme d’argent, un produit ou une prestation. Les escrocs envoient des courriels dans lesquels ils expliquent de manière plus ou moins fantaisiste comment obtenir la somme d’argent, le produit ou la prestation en jeu. Une fois que la victime a payé l’acompte, les escrocs s’évanouissent dans la nature sans avoir la moindre intention de fournir la prestation promise en échange.

À quoi dois-je être particulièrement attentif lors d’un achat dans un magasin en ligne ?

  • Soyez attentif à l’orthographe des textes diffusés sur le site du magasin. L’un des premiers critères permettant de vérifier le sérieux d’un site Internet est l’orthographe. La présence de nombreuses erreurs reflète le manque de soin accordé à la publication du site Internet et, partant, le caractère négligent du vendeur à qui appartient le commerce. Une société sérieuse veillera en effet à ce que les textes publiés sur son site soient de bonne qualité.
  • Vérifiez si le magasin en ligne concerné porte le label de qualité de l’Association Suisse de Vente à Distance (ASVAD) ou de Trusted Shops. Contrôlez également sur ces deux portails si le magasin en ligne a obtenu le label qualité à bon droit ou si l’utilisation du label figurant sur le site est abusive.
  • Vérifiez soigneusement l’affaire incroyable qui vous est proposée. Renseignez-vous sur le vendeur et sur les éventuels frais supplémentaires comme les frais de douane ou la TVA. Même si Internet propose des offres intéressantes, aucun commerçant ne distribue sa marchandise gratuitement. La bonne affaire porte-t-elle sur un article original ou s’agit-il d’une contrefaçon ? Si le magasin en ligne vend effectivement des contrefaçons, signalez-le aux services compétents.
  • Lorsque vous avez affaire à un commerçant inconnu, méfiez-vous si le paiement anticipé est la seule possibilité de paiement. En procédant ainsi vous payez la marchandise avant de l’avoir reçue. Les commerçants sérieux offrent toujours différentes modalités de paiement, comme le paiement par facture ou à la livraison, et le règlement par carte de crédit ou par PayPal.
  • Le magasin en ligne indique-t-il l’adresse de contact du commerçant ? En Suisse, les vendeurs actifs dans le commerce électronique sont tenus en vertu de l’art. 3, al. 1, let. s LCD d’indiquer de manière claire et complète leur identité et leur adresse de contact. L’absence de mentions légales comportant l’adresse, l’adresse électronique et le numéro de téléphone du vendeur sur un site Internet est le signe que ce commerce est fallacieux. Si le vendeur travaille avec l’adresse électronique d’un fournisseur gratuit, son sérieux doit être mis en doute.

Coup du neveu: Faire confiance c’est bien – vérifier c’est mieu...

Comment fonctionne le coup du neveu ?

  1. La victime reçoit un appel téléphonique d’un soi-disant parent. Très rusés, les escrocs amènent la victime à citer le nom d’un membre de la famille et lui soutirent diverses informations qu’ils utiliseront ensuite dans la conversation.
  2. Le soi-disant parent raconte une histoire compliquée pour justifier l’urgence de son besoin d’argent. Cette histoire rocambolesque a pour but d’inquiéter la victime au sujet de ce « parent », et de la mettre dans une situation d’urgence.
  3. Le faux neveu demande à la victime de lui prêter de l’argent. Avec des tactiques très habiles, les malfaiteurs tentent d’abord de faire dire à la victime quelle somme celle-ci pourrait avancer.
  4. Enfin, le malfaiteur raconte une seconde histoire tout aussi abracadabrante expliquant pourquoi il ne peut pas venir chercher lui-même l’argent.
  5. Il invente enfin une situation d’urgence, raison pour laquelle l’argent doit être remis immédiatement. La victime, désormais angoissée au sujet de son proche – ou pour le moins inquiète – est ensuite mise sous pression en lui faisant croire qu’il faut agir vite. Cela afin d’empêcher que la victime en parle à quelqu’un d’autre, se renseigne ou réfléchisse à l’affaire.

Les variantes du coup du neveu

Comme évoqué plus haut, il existe plusieurs variantes du coup du neveu. Voici les plus connues :

  • Le faux policier
    Lorsque la victime se doute qu’il y a escroquerie et hésite à avancer l’argent demandé, elle reçoit un appel d’un soi-disant policier. Ce dernier – en réalité un complice – tente d’amener la victime à suivre les instructions qui lui ont été données afin de prendre l’escroc les mains dans le sac et de parvenir à l’arrêter. Le faux policier donne ensuite rendez-vous à la victime dans les locaux de la banque pour faire remettre l’argent à l’escroc. Tous deux disparaîtront ensuite dans la nature avec l’argent subtilisé.
  • Le faux camarade de classe
    Les escrocs ne se font pas toujours passer pour un neveu ou autre membre de la famille : ils peuvent aussi prétendre être un ancien camarade de classe ou une vieille connaissance. L’imagination des malfaiteurs n’a pas de limites : il est donc important de suivre les recommandations ci-après concernant le coup du neveu.

La Prévention suisse de la criminalité conseille :

  1. Méfiez-vous de toute personne qui vous appellerait et dont vous ne reconnaitriez pas immédiatement la voix. Si elle prétend avoir un lien de parenté avec vous, posez-lui des questions auxquels seul de vrais membres de votre famille sont en mesure de répondre.
  2. Ne citez jamais de nom de parents au téléphone. Si votre interlocuteur invoque une situation d’urgence, dites que vous avez besoin de réfléchir et raccrochez. Puis, appelez une personne de confiance de votre famille et vérifiez les informations que l’on vous a données.
  3. Ne remettez jamais d’argent ou d’objets de valeur à un inconnu ! Si vous voulez faire un cadeau à un parent, donnez-le-lui toujours en mains propres.
  4. Ne donnez aucun renseignement sur les biens dont vous disposez chez vous ou sur vos comptes bancaires.
  5. Informez immédiatement la police de tout appel suspect (numéro 117).
  6. Il est important que les proches de personnes âgées ne publient ni ne transmettent à des tiers les numéros de téléphone de ces personnes (cela vaut aussi pour les maisons de retraite).
  7. Sensibilisez vos proches et vos connaissances sur le « coup du neveu ».

Informations

La Prévention Suisse de la Criminalité a publié une carte postale qui résume les informations sur le coup du neveu. Cliquez «Faire confiance c’est bien, vérifier c’est mieux».

Si vous avez été victime d’escroquerie :

  • Déposez immédiatement plainte auprès de votre police municipale ou cantonale !
  • Informez immédiatement votre banque. Elle pourra éventuellement bloquer les versements d’argent.
  • Abstenez-vous de répondre aux services proposés par un détective privé, un avocat ou toute personne qui vous contactera par téléphone ou par mail. Il s’agit probablement aussi d’escrocs.
  • Si vous deviez néanmoins être victime d’une escroquerie, contribuez à la prévention d’autres méfaits non seulement en expliquant votre cas à la police, mais aussi en décrivant votre expérience dans votre cercle privé. Sensibiliser vos connaissances et vos proches leur évitera d’être dupés à leur tour.

Pour éviter d’être victime d’escroquerie :

  • Renseignez-vous auprès de la Prévention Suisse de la Criminalité, de la police locale ou d’autres autorités – comme le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) – sur les tentatives d’escroquerie qui sévissent actuellement et sur les nouveaux procédés utilisés.
  • Si vous êtes en relation avec une personne dont vous avez l’impression qu’elle cherche à vous escroquer, avisez-en la police et suivez les conseils de cette dernière.
  • Vérifiez si votre courtier possède une autorisation auprès de la FINMA (finma.ch) ou s’il figure sur sa liste noire.
  • Vérifier des sites web suspects: https://checkawebsite.ibarry.ch
  • Consultez l’Index central des raisons de commerce (zefix.ch)
  • Vérifiez sur Internet s’il n’y a pas des mises en garde contre votre courtier.
  • Adressez-vous à votre conseiller bancaire ou à des spécialistes de confiance.
  • Soyez très critique envers les offres de rendement lucratives et les promesses de gains irréalistes sur Internet. Aucun prestataire sérieux ne promet des gains élevés en un temps record.
  • Ne confiez jamais votre argent à quelqu’un que vous ne connaissez que virtuellement, et ne permettez jamais à quelqu’un que vous ne connaissez que virtuellement d’accéder à vos comptes bancaires ou à votre ordinateur à distance (remote access).

Que fait la police dans les cas d’escroquerie (potentiels) ?

Les personnes victimes d’une escroquerie devraient en aviser la police. Il n’y a pas de honte à avoir été dupé. Nul n’est à l’abri. Les escrocs utilisent parfois des procédés extrêmement subtils. Il est important que la police soit informée des escroqueries commises. Avisez-la même si la probabilité de recouvrer l’argent perdu est faible. Les tentatives d’escroquerie déjouées in extremis (« coup du neveu », p. ex.) devraient également lui être signalées immédiatement.

Ces informations permettent de repérer les régions particulièrement touchées et les procédés actuellement les plus utilisés. Les corps de police des cantons et des communes peuvent ainsi mettre en place une prévention ciblée et alerter les groupes de population particulièrement exposés, mais aussi augmenter leur présence dans les endroits où cela est nécessaire.

Comment révoquer un achat effectué à domicile ?

La révocation ne requiert pas de forme spéciale. L’envoi d’une lettre recommandée est la meilleure solution. Vous pourrez ainsi prouver la révocation. En principe, un contrat conclu lie les parties et est exécutoire. Le vendeur est censé informer le client par écrit de son droit de révocation (délai et forme) et lui communiquer son adresse. Le délai court à compter du moment où vous demandez ou acceptez le contrat. Si l’on ne vous informe pas du droit de révocation à la conclusion du contrat, le délai ne court qu’à partir du moment où vous apprenez l’existence de ce droit. Les prestations et marchandises (déjà) reçues doivent être restituées au vendeur.

Qu’entend-on par démarchage à domicile malhonnête ?

Le démarchage à domicile n’est pas en soi une activité malhonnête. Mais il arrive que la personne qui se présente sur le pas de la porte soit un escroc. Son but est de gagner beaucoup d’argent en vous proposant des affaires douteuses. Les escrocs ont souvent des comportements caractéristiques : ils insistent lourdement pour que le client les laisse entrer dans leur appartement où ils espèrent pouvoir l’enjôler plus facilement, sans être dérangés par d’autres personnes. L’escroc affirmera par exemple qu’il est un marchand ambulant, un rémouleur ou un marchand de tapis ou de vestes en cuir et qu’il est en mesure de proposer à sa victime des prix intéressants (pour un tapis persan d’une qualité exceptionnelle, p. ex.). Mais les produits vendus sur le pas de la porte sont souvent de la pacotille ou les prix proposés sont surfaits (produits d’hygiène corporelle ou articles ménagers, p. ex.). Les escrocs utilisent toujours les mêmes astuces :
  • utilisation de noms d’entreprises qui inspirent confiance ;
  • utilisation abusive de noms de marques connues ;
  • utilisation d’emballages de produits tape-à-l’œil ;
  • remise de prospectus contenant des recommandations de prix complètement surfaits ;
  • promesse de longues garanties sur les produits ;
  • la marchandise est vantée de manière très emphatique ;
  • le sérieux du vendeur est invérifiable (les adresses sur les quittances et les cartes de visite remises sont souvent inventées de toutes pièces).

Quel est le déroulement d’un appel de prétendus services de support informatique de Microsoft ?

Les appels téléphoniques passés auprès de particuliers ou d’entreprises par des escrocs se faisant passer pour des employés de Microsoft ou d’autres entreprises de support informatique se multiplient au niveau mondial. En général, leurs auteurs prétendent appeler des Etats-Unis, de Grande-Bretagne ou d’Australie mais à leur anglais on reconnaît qu’ils ne sont pas anglophones. Ils utilisent un service de téléphonie sur Internet (voice over IP) – ce qui leur permet de falsifier ou de masquer leur numéro – ou appellent depuis l’installation téléphonique piratée d’une tierce personne. Ainsi, il est difficile de remonter jusqu’à eux ou de bloquer les numéros qu’ils utilisent.
Au téléphone, l’escroc prétend avoir reçu un message d’erreur concernant l’ordinateur de sa victime et que des problèmes de sécurité sont susceptibles de se poser. Il propose de les résoudre en sa prétendue qualité de collaborateur de Microsoft affecté à l’assistance technique. Pour l’aider, il doit pouvoir accéder à son ordinateur à distance. La victime est ainsi invitée à cliquer sur un lien que l’escroc lui a envoyé par courriel ou à télécharger un programme depuis une page web que l’escroc maîtrise (la technique est celle utilisée pour le phishing / hameçonnage). Dès que la victime s’exécute, l’escroc a accès à son ordinateur. Il peut alors surveiller les mots de passe saisis et consulter, supprimer, copier ou traiter à sa guise toutes les données sauvegardées sur l’ordinateur de sa victime.

Comment fonctionnent les cercles de dons ?

Comme dans l’escroquerie à l’avance de frais, on fait miroiter un gain à la personne cible. Pour cela, il lui faut entrer dans un cercle de dons. Il s’agit d’une variante du jeu de l’avion qui fonctionne selon le principe de la vente pyramidale. Les personnes qui entrent dans le cercle font un don destiné aux adhérents plus anciens dans l’espoir de bénéficier elles-mêmes de dons de nouveaux membres ultérieurement. Le nouvel adhérent doit donc faire un dépôt. Les montants demandés peuvent s’élever à plusieurs centaines voire à plusieurs milliers de francs. Une fois admis dans le cercle, les membres participent régulièrement à des réunions lors desquelles ils sont mis sous pression pour les motiver à démarcher de nouveaux adhérents. Les cercles de dons s’effondrent comme des châteaux de cartes dès que le nombre de nouveaux participants à trouver devient trop important. La mise de départ est alors perdue. La participation à des cercles de dons et à la transmission en chaîne de lettres promettant des gains est interdite par la loi sur les loteries et les paris professionnels.

Comment se prémunir contre le « coup du neveu » ?

  • Méfiez-vous de toute personne qui vous appellerait et dont vous ne reconnaitriez pas immédiatement la voix. Si elle prétend avoir un lien de parenté avec vous, posez-lui des questions auxquels seul de vrais membres de votre famille sont en mesure de répondre.
  • Ne citez jamais de nom de parents au téléphone. Si votre interlocuteur invoque une situation d’urgence, dites que vous avez besoin de réfléchir et raccrochez. Puis, appelez une personne de confiance dans votre famille et vérifiez les informations que l’on vous a données.
  • Ne remettez jamais d’argent ou d’objets de valeur à un inconnu ! Si vous voulez faire un cadeau à un parent, donnez-le-lui toujours en mains propres.
  • Ne donnez aucun renseignement sur les biens dont vous disposez à domicile ou sur vos comptes bancaires.
  • Informez immédiatement la police de tout appel suspect (numéro 117).
  • Il est important que les proches de personnes âgées ne publient ni ne transmettent à des tiers les numéros de téléphone de ces personnes (cela vaut aussi pour les maisons de retraite).
  • Sensibilisez vos proches et vos connaissances sur le « coup du neveu ». Une carte postale d’information à ce sujet peut être commandée auprès de la police (« Faire confiance c’est bien, vérifier c’est mieux »).

Comment fonctionne le « coup du neveu » ?

En général, l’escroc fait croire à sa victime qu’il a un lien de parenté avec elle (petit-fils ou neveu p. ex.) puis prétend avoir besoin de l’aide de sa famille pour régler des problèmes financiers.
Le scénario est en général le suivant :
  1. La victime reçoit un coup de fil d’une personne qui se comporte comme si elle avait un lien de parenté avec elle. Les escrocs sont très habiles : ils font parler leur victime de façon à ce que, sans s’en rendre compte, elle leur fournisse des informations sur le prétendu parent (nom, situation, etc.) dont ils se serviront ultérieurement dans la conversation. Typiquement, la première phrase d’un escroc au téléphone sera : « Bonjour Juliette ! Devine qui t’appelle ? ». La victime commencera à réfléchir et citera elle-même un nom, en révélant le lien de parenté (« Tu es Jérôme, non ? Le petit-fils de ma sœur ? »). L’escroc a alors le champ libre pour dérouler une histoire inventée de toutes pièces.
  2. L’escroc raconte une histoire compliquée pour accréditer l’idée qu’il aurait un besoin urgent d’argent. Le but est de faire en sorte que la victime se fasse du souci pour son prétendu parent et n’hésite pas à lui venir en aide rapidement.
  3. L’escroc demande un prêt. Préalablement, il aura essayé d’obtenir de la victime des informations sur la somme qu’elle serait en mesure de réunir. Les escrocs sont très habiles à ce jeu.
  4. L’escroc invente une deuxième histoire (compliquée également) pour justifier qu’il ne prendra pas réception de l’argent en mains propres. Il indique qu’une autre personne – une prétendue amie ou un collaborateur p. ex. – viendra chercher la somme chez la victime ou l’accompagnera à la banque.
  5. À la fin, les événements se précipitent : la victime apprend que l’argent doit être transmis immédiatement. En invoquant l’urgence, on insécurise complètement la personne, déjà (très) inquiète du sort de son soi-disant parent. Le but est d’empêcher qu’elle ne parle de l’affaire à des tierces personnes ou qu’elle prenne conseil auprès d’elles, ce qui pourrait l’amener à reconsidérer la situation.

Quelle est la définition de l’escroquerie ?

Aux termes de la loi, est un escroc celui qui, dans le dessein de se procurer ou de procurer à un tiers un enrichissement illégitime, aura astucieusement induit en erreur une personne par des affirmations fallacieuses ou par la dissimulation de faits vrais ou l’aura astucieusement confortée dans son erreur et aura de la sorte déterminé la victime à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers.

Escroquerie

Définition

Aux termes de la loi, est un escroc celui qui, dans le dessein de se procurer ou de procurer à un tiers un enrichissement illégitime, aura astucieusement induit en erreur une personne par des affirmations fallacieuses ou par la dissimulation de faits vrais ou l’aura astucieusement confortée dans son erreur et aura de la sorte déterminé la victime à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers. Cette définition légale s’applique aux formes d’escroquerie les plus diverses, qu’elles soient commises dans la rue, à domicile, par courrier ou par appel téléphonique, ou par le biais de courriers électroniques ou d’Internet en général.

Caractéristiques générales de l’escroquerie

Les malfrats ont une imagination débordante et ne cessent d’inventer de nouvelles combines et astuces. Pour se prémunir contre leurs agissements, il est donc utile de reconnaître les comportements typiques des escrocs, les principaux points faibles qu’ils exploitent chez leurs victimes et les situations qu’ils affectionnent particulièrement :

  • Comportements typiques des escrocs : pour duper plus facilement leurs victimes, les fraudeurs cherchent à les déstabiliser, font le forcing pour les convaincre et essaient souvent de les isoler et/ou de les mettre sous pression.
  • Principaux points faibles exploités par les escrocs : les fraudeurs exploitent sciemment nos points faibles – et qui n’en a pas ! En font notamment partie : l’avidité, la naïveté, l’ignorance, l’entêtement, la fierté et le besoin d’amour.
  • Situations qu’affectionnent particulièrement les escrocs : les personnes qui traversent une crise personnelle, qui sont sous stress ou sous la pression du temps, qui vivent une période de bonheur euphorique, qui éprouvent un grand chagrin, qui ont un besoin urgent d’argent ou qui sont en manque d’amour, d’attention et de reconnaissance devraient être vigilantes et étudier avec un soin particulier les offres proposées.

Fraude à l’investissement sur Internet

Les escrocs tentent d’éveiller l’intérêt de leurs victimes potentielles en proposant des investissements en ligne sur des plateformes de négoce truquées. Y donner suite, c’est perdre à coup sûr ! Plus d’informations ici.

Fraude à la commission

Est en principe considérée comme une fraude à la commission toute forme de fraude dans laquelle un paiement anticipé doit être versé en vue d’obtenir une somme d’argent, un produit ou une prestation. Les escrocs envoient des courriels dans lesquels ils expliquent de manière plus ou moins fantaisiste comment obtenir la somme d’argent, le produit ou la prestation en jeu. Une fois que la victime a payé l’acompte, les escrocs s’évanouissent dans la nature sans avoir la moindre intention de fournir la prestation promise en échange.

Problématique spécifique aux fraudes à la commission

Comme les malfaiteurs changent souvent d’astuces, il est extrêmement difficile d’avoir une vue d’ensemble de toutes les formes de fraude à la commission. De plus, ils se font souvent passer pour des entreprises sérieuses et connues pour tromper leurs victimes et leur soutirer toutes sortes d’informations personnelles.

Une chose est sûre : quelle que soit la forme de la fraude à la commission, une fois que l’argent a été versé, il est pratiquement impossible de le récupérer. Dans la majorité des cas, les lésés l’ont définitivement perdu.

En général, la poursuite des fraudeurs à la commission est inutile pour les raisons suivantes :

  • ils opèrent le plus souvent depuis l’étranger, sous des noms d’emprunt, et leurs numéros de téléphone et adresses de courriel ne sont pas répertoriés ; les malfaiteurs ne sont pas connus et ne peuvent guère être identifiés ;
  • s’ils sont connus à l’étranger et s’ils devaient y répondre de leurs actes, il est possible qu’un mauvais fonctionnement du système judiciaire dans le pays empêche toute poursuite ;
  • s’il apparaît qu’avant l’escroquerie, les lésés auraient pu se protéger ou éviter leur erreur avec un minimum de prudence, il n’y pas escroquerie au sens du code pénal. On ne peut ainsi pas reprocher au fraudeur d’avoir usé d’une astuce.

Cela dit, il est indispensable que la police détermine dans chaque cas si l’agissement du fraudeur à la commission est effectivement punissable. Selon les cas, on se trouve en présence d’une escroquerie au sens de l’article 146 du code pénal.

Situation juridique

Les formes d’escroquerie peuvent suivant les cas tomber sous le coup des articles du Code pénal ci-après :

L’escroquerie constituant un délit reconnu, elle est poursuivie d’office dès que la police en a connaissance. La plupart du temps, les faits sont commis en lien avec d’autres infractions sanctionnées par le Code pénal, comme par exemple :

Que fait la police ?

Les personnes victimes d’une escroquerie ne devraient pas avoir honte d’en aviser la police. Les escrocs utilisant parfois des procédés extrêmement subtils, nul n’est à l’abri. Il est très important de signaler à la police les escroqueries commises, même si la probabilité de recouvrer l’argent perdu (surtout lors de fraudes en ligne) est faible. À noter que les personnes qui échappent in extremis à la manœuvre de tromperie d’un escroc devraient elles aussi s’adresser immédiatement à la police, car la tentative d’escroquerie en soi est également punissable.

Même si, comme nous l’avons dit, la police n’a que très peu de chance de pouvoir enquêter sur ces délits et identifier les personnes qui tirent les ficelles puisque tout se fait dans l’anonymat le plus complet, il est important de les dénoncer. En effet, les informations fournies permettent à la police de mesurer l’ampleur des arnaques, d’établir des liens avec d’autres plaintes et, éventuellement, de trouver des moyens d’enquêter. La police peut en outre déterminer les astuces utilisées pour induire les gens en erreur. Grâce aux connaissances acquises, les corps de police cantonaux et municipaux peuvent cibler la prévention et adresser des mises en garde aux groupes sociaux particulièrement menacés par ces délits.

Pour cela, il faut conserver les moyens de preuve : captures d’écran des faux comptes utilisés, enregistrements des conversations et/ou des courriels échangés. Les plaintes peuvent être déposées auprès de la police cantonale.

Comment se protéger?

Pour éviter d’être victime d’escroquerie :

  • Renseignez-vous auprès de la Prévention Suisse de la Criminalité, de la police locale ou d’autres autorités – comme le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) – sur les tentatives d’escroquerie qui sévissent actuellement et sur les nouveaux procédés utilisés.
  • Si vous êtes en relation avec une personne dont vous avez l’impression qu’elle cherche à vous escroquer, avisez-en la police et suivez les conseils de cette dernière.
  • Vérifiez si votre courtier possède une autorisation auprès de la FINMA (finma.ch) ou s’il figure sur sa liste noire.
  • Vérifier des sites web suspects: https://checkawebsite.ibarry.ch
  • Consultez l’Index central des raisons de commerce (zefix.ch)
  • Vérifiez sur Internet s’il n’y a pas des mises en garde contre votre courtier.
  • Adressez-vous à votre conseiller bancaire ou à des spécialistes de confiance.
  • Soyez très critique envers les offres de rendement lucratives et les promesses de gains irréalistes sur Internet. Aucun prestataire sérieux ne promet des gains élevés en un temps record.
  • Ne confiez jamais votre argent à quelqu’un que vous ne connaissez que virtuellement, et ne permettez jamais à quelqu’un que vous ne connaissez que virtuellement d’accéder à vos comptes bancaires ou à votre ordinateur à distance (remote access).

Si vous avez été victime d’escroquerie :

  • Déposez immédiatement plainte auprès de votre police municipale ou cantonale !
  • Informez immédiatement votre banque. Elle pourra éventuellement bloquer les versements d’argent.
  • Abstenez-vous de répondre aux services proposés par un détective privé, un avocat ou toute personne qui vous contactera par téléphone ou par mail. Il s’agit probablement aussi d’escrocs.
  • Si vous deviez néanmoins être victime d’une escroquerie, contribuez à la prévention d’autres méfaits non seulement en expliquant votre cas à la police, mais aussi en décrivant votre expérience dans votre cercle privé. Sensibiliser vos connaissances et vos proches leur évitera d’être dupés à leur tour.

Rendements de rêve ? Gare au réveil !

Ce que vous devez savoir sur la fraude à l’investissement sur Internet

Les escrocs prolifèrent sur Internet pour vous proposer des placements prometteurs sur leurs prétendues plateformes de négoce. Y donner suite, c’est perdre à coup sûr !

Le dépliant explique de manière aisément compréhensible comment se passe classiquement la fraude à l’investissement sur Internet, comment vous informer avant de placer votre argent dans des cryptomonnaies et que faire si vous avez perdu de l’argent. Vous trouverez aussi des astuces pour détecter – à temps – si une offre est sérieuse ou frauduleuse.

Le dépliant a été mis au point avec l’aimable collaboration d’EBAS (« eBanking – en toute sécurité ! »).
(Le dépliant est aussi disponible en anglais.)

→ Sujet Fraude à l’investissement sur Internet

Les cercles de dons : dangereux et défendus

Comment fonctionnent les cercles de dons ?

Les cercles de dons sont une variante du « jeu de l’avion ». Le système fonctionne selon le principe de la « vente pyramidale ». Les personnes entrant dans le cercle font un don destiné aux adhérents plus anciens dans l’espoir de bénéficier ultérieurement elles-mêmes de dons de nouveaux membres. Les montants peuvent s’élever à plusieurs centaines voire à plusieurs milliers de francs. Une fois admis dans le cercle, les membres participent régulièrement à des réunions destinées à les motiver et à les mettre sous pression, pour qu’ils démarchent de nouveaux adhérents.

  1. La structure du cercle peut varier. Elle comprend classiquement 15 personnes réparties sur quatre niveaux hiérarchiques (8-4-2-1). Lorsque les huit participants à la périphérie du cercle ont remis leur don à la personne au cœur du système (le promoteur), celui-ci quitte le cercle en emportant avec lui les apports, lesquels peuvent représenter, au total, un montant à cinq, voire six chiffres.
  2. Pour assurer la pérennité du système, les huit participants à la périphérie du cercle doivent alors trouver 16 nouvelles personnes disposées à adhérer en faisant un apport du même ordre de grandeur.
  3. Le cercle d’origine se scinde alors en deux. Chacun des deux nouveaux cercles se compose de nouveau de 15 personnes. Les huit participants qui étaient à la périphérie dans le cercle d’origine grimpent d’un échelon dans leur nouveau cercle.
  4. En principe, tout participant progresse ainsi d’un niveau dans la hiérarchie à chaque nouvel élargissement et il touche un jour son « cadeau », au plus tard au terme de quatre cycles. Mais étant donné que le nombre de participants et de cercles doublent à chaque cycle, il devient vite difficile de trouver de nouveaux adhérents, et le système s’effondre.

Quelle est la situation juridique ?

Le participant à un cercle de dons n’encourt aucune peine tant qu’il se contente de faire un apport financier/un don. En revanche, le démarchage de nouveaux membres en leur faisant miroiter des gains faciles importants moyennant un modeste apport viole la loi sur les loteries et les paris professionnels (LLP) (arrêt du 31.3.2006 du Tribunal fédéral).

Les loteries sont en principe interdites en Suisse, les exceptions étant régies par l’ordonnance relative à la LLP. Est réputée loterie au sens de ladite loi « toute opération qui offre, en échange d’un versement ou lors de la conclusion d’un contrat, la chance de réaliser un avantage matériel consistant en un lot, l’acquisition, l’importance ou la nature de ce lot étant subordonnées, d’après un plan, au hasard d’un tirage de titres ou de numéros ou de quelque procédé analogue » (art. 1, al. 2).

Juridiquement, un cercle de dons s’apparente à une loterie et est donc traité de la même façon. Par conséquent, la mise en place et l’organisation de cercles de dons est interdite !

La Prévention Suisse de la Criminalité déconseille de participer à des cercles de dons. En voici les motifs :

  • Vous risquez de subir des pertes financières considérables.
  • Vous êtes punissable, dès lors que vous violez la LLP.
  • Vous êtes susceptibles de léser des amis, des proches et des connaissances en les incitant à adhérer à un cercle et en leur faisant de fausses promesses de gains.

Il est préférable de tenter votre chance en participant à une loterie officielle !

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