Money Mules
A coup d’annonces sur les plateformes en ligne, dans les médias sociaux et ou dans la presse, des criminels recherchent des agents financiers – en fait des passeurs d’argent (ou money mules en anglais, terme qui rappelle les « mules » du trafic de drogue) dont ils utilisent les comptes en banque pour transférer de l’argent sale. Ces annonces attirent souvent des personnes au chômage ou en difficultés financières. Mais attention, travailler comme passeur est une activité illégale.
Définition
Des cybercriminels recrutent, principalement sur Internet, des passeurs d’argent au moyen d’offres d’emploi alléchantes en leur faisant miroiter des postes d’agents financiers dont la tâche consiste à transférer de l’argent sale à l’étranger. Or, quiconque se trouve impliqué dans de telles « affaires » est punissable de blanchiment d’argent.
Mode opératoire
Ces escrocs publient des offres d’emploi sur des plateformes en ligne, via les réseaux sociaux ou sur de faux sites Internet pour recruter de soi-disant agents financiers afin de les impliquer dans leurs activités illicites. Les annonces font miroiter d’importantes commissions pour une charge de travail dérisoire et n’exigent généralement aucune formation préalable ni connaissance spécialisée. Les fausses sociétés disposent souvent d’un site Internet crédible ou usurpent les noms de sociétés existantes pour inspirer confiance aux utilisateurs.
Les personnes recrutées reçoivent des capitaux sur leurs comptes bancaires puis, une fois les fonds retirés, doivent les envoyer à l’étranger par la poste (lettre/colis) ou par l’intermédiaire d’un service de transfert d’argent. Par ailleurs, les criminels exigent de plus en plus une conversion des fonds en monnaie électronique (par ex. le bitcoin). En contrepartie de leurs services, les passeurs perçoivent une commission. Les sommes proviennent presque toujours d’activités illicites ou relevant du crime organisé (cybercriminalité, trafic de drogue, traite d’êtres humains).
Situation juridique
Même si les passeurs ne sont pas directement impliqués dans les activités criminelles, ils se rendent punissables de blanchiment d’argent (art. 305bis), dans la mesure où ils aident les criminels à transférer des capitaux et donc à en dissimuler la provenance.
Que fait la police ?
En cas de plainte, la police ouvre une enquête pour blanchiment d’argent. Si vous-mêmes avez agi en tant que passeur d’argent et avez donc violé la loi, vous devez absolument déclarer cette infraction qui relève du cyberdélit. Cela permet à la police de rassembler des informations pour déterminer l’ampleur du phénomène et le cas échéant mener l’enquête.
Travailler comme passeur d’argent (Money Mule) pour le compte de criminels ?
Voici comment reconnaître les offres d’emploi frauduleuses
Le dépliant « Travailler comme passeur d’argent (Money Mule) pour le compte de criminels ? », publié en collaboration avec « eBanking – en toute sécurité ! », explique comment les criminels tentent de recruter du personnel en publiant des offres d’emploi attrayantes. Il s’agit pour eux de trouver des agents qui leur serviront pour transférer à l’étranger des fonds acquis frauduleusement. (Le dépliant est aussi disponible en anglais.)
Comment se prémunir contre cette forme d’escroquerie ?